E-commerce et environnement :  le duo impossible en investissement ?

Le E-commerce, c'est quoi ?

Le E-commerce, c'est tout simplement l'ensemble des achats effectués sur Internet, en parfaite opposition avec le modèle de vente traditionnel : le magasin physique. 

Ses particularités ?

• Une expérience utilisateur ultra personnalisée
• Une utilisation cross-canal : du site web aux réseaux sociaux
• Une modération des prix et un rôle important dans la promotion du pouvoir d'achat
• Une concurrence accrue et féroce
• Des transactions nettement accélérées
  
  

Une transformation profonde des comportements d'achats qui profite aux acteurs les mieux préparés 

Le "Black Friday" ou le "Cyber Monday" (les BFCM) sont devenus des événements commerciaux incontournables  pour les enseignes E-commerce. Pas étonnant que de nombreux magasins physiques soient passés aux modèles hybrides (en proposant à leurs clients de la vente en ligne). Mais la pandémie et les nombreux confinements de l'année 2020 ont également participé à l'explosion du E-commerce.

A quel prix pour l’environnement ? 

Pour des entreprises comme Shopify, un des leaders sur le marché des fournisseurs de plateformes en ligne “clé en main” pour les commerçants, cette année sera sûrement une de ses meilleures. Depuis le début de l’année 2020, jusqu’à la fin novembre, le prix de l’action Shopify a grimpé de +167% à la bourse de New York ! 

En 2020, les e-commerces hébergés par Shopify ont généré plus de $5,1 milliards de vente durant les BFCM, avec un panier moyen de $89,20 et un record de vente de $102 millions en une heure pour l’ouverture du black friday.

Outre les BFCM, c’est toute l’année 2020 qui sera marquée par une accélération de la consommation en ligne et pourrait être le point d’inflexion des tendances de consommation sur la durée au-delà de l’"effet pandémie".

En une année, le nombre de e-consommateurs a plus que doublé sur la plateforme de Shopify et ces chiffres ne représentent qu’une infime partie de l’industrie.


L’autre grand gagnant de cette accélération de la digitalisation de la consommation, c’est bien sûr Amazon (+66% sur le prix de l’action depuis le début de l’année… moins bien que Shopify, mais cela reste une bonne performance 😉 ).

La société a connu une croissance constante de ses revenus ces dernières années, et ses innovations technologiques et logistiques ont eu un effet considérable sur le reste du secteur marchand.


Même les commerces les plus à la traîne dans leur digitalisation ont avancé en marche forcée vers la vente en ligne et le paiement sans contact. Cette généralisation de la vente en ligne et du paiement dématérialisée pourrait amener les consommateurs les plus récalcitrants jusqu’ici, à apprécier les avantages et la flexibilité du commerce en ligne post COVID - 19.



Généralisation de la consommation en ligne...à quel prix pour l’environnement ?


Le revers de la médaille du E-commerce, c’est la logistique. Derrière la facilité du clic se cache une lourde chaîne logistique qui congestionne les villes et favorise les mauvaises conditions de travail pour les petites mains de la chaîne.

New York par exemple, compte plus de 1,5 million de colis distribués chaque jour. A Paris, lors de la BFCM, les livraisons atteignent 2,5 millions par jour, soit dix fois plus que le nombre de colis livrés quotidiennement le reste de l’année dans la capitale.

Les objectifs de livraison en moins de 48h impliquent que les camions partent parfois à moitié vides et les micro-trajets se multiplient. Sans parler des produits emballés individuellement ou de la consommation des serveurs pour faire tourner les plateformes.


Une fatalité ?

Plutôt un besoin d’innover de la part des acteurs et nous, de changer notre façon de consommer.

Certains acteurs ont choisi de livrer en camions au gaz naturel depuis des espaces logistiques dans le cœur des villes et à réaliser le dernier kilomètre en véhicule électrique, à vélo ou à pied. D’autres réduisent leurs emballages au minimum, utilisent des matières recyclées ou laissent le choix au consommateur final de décider de l’emballage de son produit.

Par ailleurs, de nombreuses plateformes de seconde main ont vu le jour tels que Vinted, Back market ou encore Vestiaire Collective, montrant bien cet engouement des consommateurs, autour du “mieux consommer”, loin de la course à la dernière innovation, encourageant l’économie circulaire et l’économie de partage.

En exigeant plus des plateformes d’e-commerce, les consommateurs les poussent à une plus grande conscience écologique, vers plus de circularité et de durabilité.


Investir dans l’e-commerce ?

La plupart des fonds et trackers qui investissent dans le commerce en ligne démontrent généralement une bonne performance - qui va de pair avec un impact écologique et social assez négatif.

Pour qui veut investir avec un impact positif, il va donc falloir trier et ne garder que ceux qui œuvrent en faveur d’une économie circulaire ou dont les valeurs incluent le respect de leur environnement. Si cela n’est pas forcément réalisable dans l’état actuel des choses, il est important de se souvenir que certaines entreprises cherchent à évoluer en la matière. Il faut regarder au-delà de leur bilan écologique et social actuel et analyser les engagements pris en la matière dans leur plan à 3-5 ans.

Si demain Amazon annonçait le renouvellement de tous ces partenariats de livraison, avec une compagnie qui n’utilise que des véhicules électriques, cela serait un pas dans le bon sens, qu’un investisseur consciencieux pourrait vouloir encourager.

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